[Collins/O'Neil] Fall of a hero (épisode final)

Ambiance

Tout s’était passé si vite… Ils connaissaient les risques, l’un comme l’autre, en s’engageant dans cette mission suicide, et ils s’étaient préparés à cette possibilité en allant flirter avec la mort, au Mexique. Mais comment l’accepter ? Comment accepter, alors que par une intervention presque divine, Hawkins lui-même été venu pour les sortir de ce déluge d’acier et d’explosion, alors qu’ils se croyaient faits comme des rats ? Comment accepter qu’il soit tombé si près du but ? Comment accepter qu’elle ait été aussi impuissante ? Comment accepter que la vie de son ami lui ait échappé d’entre les mains comme une corde sur laquelle elle n’avait eu aucune emprise ?

Elle avait échoué. 

Collins se repassait la scène en boucle, enfermée dans un profond mutisme, trop choquée pour être encore consciente des voix et du décor qui l’entouraient. Elle entendait encore les coups de feu, l’impact de cette balle qui avait fendu l’air et transpercé la poitrine de Miguel dans un bruit sinistre. Elle avait senti un liquide chaud et poisseux gicler sur sa cagoule et traverser la laine jusqu’à atteindre sa peau… Elle entendait encore sa voix, brisée, quand elle avait hurlé le prénom de son ami, la main tendue vers lui alors qu’elle assistait, impuissante, à sa chute dans la rivière. Il avait disparu dans la noirceur de la nuit, entraîné par le courant, et elle était restée là, incapable d’agir. Elle avait voulu sauter pour le rattraper, lutter contre le courant, livrer une bataille perdue d’avance contre les flots, mais elle était simplement restée tétanisée, la mort planant dans son dos, prête à venir la cueillir à son tour.

Elle avait échoué.

Encore une fois.

Puis, elle s’était finalement sentie arrachée à son destin funeste, l’eau froide la saisissant, lui mordant presque les os. Elle avait retrouvé son souffle alors que John l’avait aidée à grimper dans le véhicule.
Et depuis, elle n’avait pas dit un mot, ni même cligné des yeux…

Ambiance 2

Prostrée, les vêtements toujours trempés, Collins avait retiré sa cagoule, dévoilant ainsi son visage ensanglanté ainsi que ses cheveux mouillés, à la fois de sueur et d’eau de la rivière. Ses grands yeux verts semblaient ouverts sur le néant, ses lèvres restées irrémédiablement scellées. Depuis leur extraction, elle n’avait eu aucun regard pour Hawkins, ni même – et surtout- pour John, qui était pourtant la clé de voûte de toute cette opération. Ses mains étaient si crispées sur sa cagoule qu’elle s’en blanchissait les jointures. Son corps semblait secoué régulièrement d’un tremblement, mais impossible de savoir s’il s’agissait du froid à cause de ses vêtements mouillés, du choc ou bien des nerfs… Peut-être d’ailleurs était-ce un subtil mélange des trois.
Combien de temps avaient-ils roulés pour finalement tous se retrouver ? Impossible de le dire, elle avait le sentiment d’être prisonnière d’une boucle temporelle où elle revivait les mêmes poignées de secondes décisives sans pouvoir en changer l’issu.

Bientôt, ils se retrouvèrent tous dans le désert. Bien que silencieuse et évitant toujours de poser son regard sur John ou même simplement de rester seule avec lui, Dylan sembla malgré tout revenir à la réalité quand elle chercha Douglas du regard. Un profond soulagement fut lisible dans son regard quand elle se mordit les lèvres avec émotion, chassant dignement sa vulnérabilité passagère : ce n’était pas le moment de craquer.
Et puis après un silence, le constat des absents se fit, alors qu’oncle et nièce se soutenaient du regard comme si un dialogue silencieux s’y déroulait…

« Et Blitz ? » demanda Tempo.

La question tomba comme une masse, serrant un peu plus le cœur de Dylan qui détourna le regard pour mieux se réfugier dans le néant, une nouvelle fois. Leur silence était éloquent et la mine sinistre de Collins était une réponse on ne peut plus claire pour Pitbull. Hawkins avait achevé de confirmer leur doute par un signe de tête, dans le dos de Collins et O’Neil. Les membres du COPS avaient pour habitude d’honorer un frère disparu dans l’exercice de ses fonctions par une formule dite à l’unisson. Après un échange de regard, ce que Collins refusait d’entendre sonna comme un glas auquel elle refusait de prêter sa voix :

« Protéger et servir. »

A la place de ça, elle avait préféré se détourner, trouvant pour prétexte de se délester rageusement de son gilet pare-balle pour la libérer de la pression sur ses côtes cassées qui la faisaient souffrir. Elle préférait se concentrer sur sa douleur physique pour éviter à son cerveau de vriller, écoutant à moitié ce que les autres se disaient. Mais alors qu’elle luttait contre les résurgences de ces images qui viendraient polluer et hanter ses nuits pendant des semaines, Collins capta la conversation de John. Elle avait perdu le contrôle de son corps et se retrouva rapidement en face de lui -la première fois depuis des mois… - armant une gifle qui lui claqua la joue avec vélocité tant et si bien qu’elle-même ne s’était pas senti la lui administrer. Elle fronçait les sourcils, hors d’elle, à deux doigts de la rupture, le dardant d’un regard sévère et embué de larmes, son joli visage d’ange avait laissé place à un visage fatigué, taché de sang en croûtes coagulées.

  « C’est ça l’importance que tu accordes au prix qu’on a payé pour te sauver ?! Tu veux retourner risquer ta vie comme un idiot, et pisser sur les vies qu’on t’a donné ?! »

Elle était furieuse qu’il songe même à la vengeance alors que sa survie tenait à la mort de nombre de personnes, peut-être même à celle de Messiah. Dylan comprenait au fond ce qui était en train de se passer en elle, ce qui l’avait poussée à ignorer John depuis qu’ils avaient réussi à échapper à l’enfer. Elle dirigeait sa colère contre lui, elle était en train de le tenir pour responsable de la disparition de Blitz. Elle sentit une nouvelle fois son cœur bondir et son sang ne faire qu’un tour alors que John se défendait, expliquant qu’il ne voulait justement pas manquer de respect, au contraire, évoquant ainsi la mort de Miguel. Une nouvelle fois, Collins se braqua, pointant furieusement son index vers John :

  « Je t’interdis de dire qu’il est mort !! »

Le fond du problème était là, elle refusait de l’admettre, elle était dans le déni. Proche de la rupture, elle tourna le dos à John et alla s’isoler, un peu à l’écart, congédiant poliment mais sèchement Mañani quand cette dernière voulu s’adresser à elle. Collins avait besoin de se retrouver un peu seule, de faire le point.


Ambiance 3

Ce comportement agressif, cette attitude de rejet violent qu’elle avait contre lui, John commençait à bien le connaître… Elle était choquée par les événements récents, mais elle dirigeait volontairement sa colère contre lui, ce qui n’était pas tout à fait juste, et elle en avait conscience.
Quand il la rejoignit, elle s’était débarrassée de ses gants et elle tachait de panser ses blessures, ses côtes étant particulièrement douloureuses vu les grognements qu’elle poussait en essayant de se soulager. Quand elle remarqua sa présence, après un coup d’œil par l’épaule, elle regagna de nouveau cette fierté et cette dignité qu’elle s’imposait, chassant ses larmes d’un revers de mains.

Ce n’était pas comme ça que ça devait se passer… Elle soupira. Elle avait été si naïve de penser que la mission pouvait être une réussite. Pendant ces longs mois, elle avait pensé à lui chaque jour, à ce moment où ils seraient enfin réunis, à ses bras, à ses lèvres.

Et voilà qu’elle s’interdisait ce réconfort en le rejetant agressivement, comme si elle n’en était pas digne, rejetant par la même la faute sur le dos de John. Collins avait laissé dériver ses pensées, se disant qu’elle avait été bien naïve de penser qu’elle pourrait échapper à cette espèce de malédiction qui semblait la suivre comme son ombre. Elle avait fini par croire qu’elle portait malheur à son entourage, à ceux qui croisaient son chemin… Elle avait failli emporter sa mère dans la tombe en venant au monde… Elle avait attiré malheur à sa petite amie du lycée… Elle avait causé la mort par négligence dans l’exercice de ses fonctions… Elle avait attiré la mort jusqu’à Messiah qui était pourtant invisible aux yeux du monde… Elle avait bien arraché John à son sort, mais à quel prix ? Miguel… Elle avait cette sensation désagréable et mystique d’être la seule responsable de la disparition de son ami.

« …ça devait pas se passer comme ça… » souffle-t-elle entre ses lèvres, les larmes s’échappant à force d’être trop retenues.

Dylan hésite un instant, la peur au ventre, consciente que cette épée de Damoclès qui traîne au-dessus d’elle pourrait décider de s’abattre sur John, la prochaine fois…

  « N’y va pas… S’il te plaît… » finit-elle par souffler, avançant vers lui avec incertitude jusqu’à venir poser son visage contre son cœur, ses doigts venant chercher la main d’O’Neil comme pour se raccrocher à un dernier espoir.

John savait ce que c'était de perdre un frère, il en avait perdu beaucoup pendant sa carrière militaire...Il ne voulait pas le montré mais John était aussi choqué que les autres ! Aux mots prononcé pour honoré un COPS, John murmura simplement « semper fidelis ». Il réservait cette phrase a sa famille, ses frères de bataille et Miguel en était un. Dés son 1er jour jusqu'à aujourd'hui en passant par certaine affaire... l'affaire du kidnapping, Gabrielle, la 1ere fois qu'il a rencontré Dylan...Ils étaient aussi devenu ami : les soirée bière, foot ou catch, jdr et ses fameuses fête dont Miguel avait le secret. John se sentait coupable ! Elle l'accablait, mais elle fut vite remplacer par une rage, une rage noir envers tout ceux qui sont responsable de sa mort ! Sowell était le 1er sur la liste, il avait trahit John et aujourd'hui il avait trahit son coéquipier et le sang appel le sang !

« Je vais retrouver tout ces fils de pute et les tuer 1 par 1, aucune pitié ! »

Dylan c'était approché de lui sans un mot et gifla John ! Encore ! Cette gifle était plus violente que d'habitude, par en force mais John ne pouvait pas l'expliquer. Elle l'avait secoué jusque dans son âme. Cette noirceur en lui l'avait quitter d'un coup ! Le vide laissé avait été remplacer par une grande tristesse et une grande honte. Il était retombé dans ses pires travers.
Dylan avait mit tout ce qu'elle avait dans cette baffe, toute la colère, la haine et peur qu'elle avait en elle, cette fureur qu'elle ne pouvait contenir c'était retourné sur John. Elle avait eu raison, elle l'avait de nouveau ramené vers la lumière.

« C’est ça l’importance que tu accordes au prix qu’on a payé pour te sauver ?! Tu veux retourner risquer ta vie comme un idiot, et pisser sur les vies qu’on t’a donné ?! »

« Dylan comprend moi il est mort par ma faute ! Et le seul moyen d’arrêter ... »

  « Je t’interdis de dire qu’il est mort !! »

John était couvert de honte, ses yeux et sa tête baissés ! On l'avait libérer, sauvé d'une mort certaine et la première chose qui sort de sa bouche c'est une menace... John pensait avoir changer depuis la révolte des prisonniers, mais le constat était là : les ténèbres de John étaient toujours là.
La seul chose qu'il pouvait faire c'était d'aider Dylan car il connaissait le sentiment qu'elle éprouvait , un sentiment de culpabilité, d’inutilité et de peur ; la peur que cela arrive aux autres. John avait vécu la même chose en Corée,  Moyen Orient et Amérique du Sud. Il avait perdu plusieurs frères au court des différentes opération militaire qu'il a mené. Matthew l'avait sauvé plusieurs fois de la folie, aujourd'hui c'était son tour d'aller parler à Dylan.  

Dylan c'était éloigné du groupe, elle avait besoin de se retrouver seul quelque minute pour faire le point et d'extériorisé ses sentiments. John avait besoin de ce recentré sur lui même, il avait besoin d'eau et de vêtement propre. Dans la voiture de Hawkins se trouvait d'ancienne affaire à lui. Pour John changer de vêtement était un bonheur, retrouver la texture des jeans, des t-shirt, des chaussettes... Oui des chaussette il n'en avait plus porté depuis 1 ans. En prison elles sont interdite ! Les pantalons orange en lin grattaient ! Les Haut pareil ! Retrouver ce luxe était une liberté pour lui.

John c'était retrouvé seul avec les membre du COPS et Padre l'avait sermonné sur sa soif du sang et sur le fait qu'il pouvait laver son honneur et retrouvé sa place de COPS. Les mots de Padré l'avaient touché ! John faisait toujours partie de la famille, ils pensaient même a sa réhabilitation...

(Merci ! Merci du fond du cœur) John était ému par leur présence et la confiance qu'ils lui accordaient encore. Il les remercia tous personnellement, Hawkins, Snip, Padre et Pittbull. Il s’arrêta devant se dernier.

« Doug tu sais que je ne vais pas l’empêcher de m'accompagner, et tu sais très bien ce que je ressent  pour elle mais je te promet que je vais tout faire pour te ramener Dylan en vie et entière. Je donnerais ma vie pour elle ! Je te le jure sur le peu d'honneur qu'il me reste ! »

« Si jamais il lui arrive quelque chose que ce soit une blessure physique ou du cœur je te retrouverais et tu tuerais de mes propre mains John ! » Cette seul phrase voulait dire beaucoup pour John... Douglas Collins venait de confié Dylan, la personne qu'il considère comme sa fille, à John ! Jamais il n'aurait pensé cela possible... Il savait que Dylan allait le suivre quoiqu'il arrive .
Comme réponse John avait juste fait un signe de tête en soutenant son regarde.

Les Agents du COPS avaient laissé une voiture à John et Dylan, avec tout le matériel nécessaire pour survivre un bout de temps. Pour John il était temps d'aller parler à Dylan.
Elle se trouvait à 200 mètre plus au sud près d'un court d'eau, assise sur un rocher à essayer de se soigner... John avait pris de l'eau, des linges propre et des vêtements pour Dylan. Elle en avait besoin, elle était couverte du sang de Miguel ! Elle pleurait sur le rocher, la discutions allait être difficile mais il était près !

Les premiers mots de Dylan allaient être déterminant !

« …ça devait pas se passer comme ça… » dit elle en se collant à John, cherchant sa main pour ne pas s’effondre.

« N’y va pas… S’il te plaît… »

John lui pris la main « Hé ! Dylan regarde moi » les grand yeux vert rougeoyant étaient plongé dans ceux de John. « Laisse toi allez je suis là maintenant et je te demande pardon pour toute à l'heure. »
John pris Dylan dans ses bras, elle avait besoin d'un pilier, d'un soutient sur lequel elle pouvait se reposer.

«  Vient ici je vais te soigner ! » John lui avait demander de s’asseoir sur un rocher, pour mieux examiner ses blessures. Elle avait 2 côte cassées et 1 ou 2 fêler. Il lui retira le bandage qu'elle avait fait, pour lui en refaire un plus serré , pas trop non plus mais juste assez pour maintenir les cotes en place. « Tient le coup, le dernier tour est douloureux ! » Une fois le bandage en place John sortie un linge propre pour l'imbibé d'eau. « Baisse la tête et ferme les yeux! » Il fit couler de l'eau sur les cheveux roux de Dylan, l'eau se mélangea au sang coaguler dans ses cheveux, John frotta pour retirer les dernière trace de sang. « Bon maintenant regarde moi et ne bouge pas ! »  John  le retira le reste de sang présent sur son visage. « Voila je retrouve ma Dylan » dit il avec un léger sourire.

John contempla Dylan, le moment était arrivé, il devait lui parler :

«  Je vais juste te demander une chose Dylan : c'est de m'écouter jusqu'à la fin sans rien dire ! Et sans me frapper ! Ok ? »  Dylan acquiesça . « Après je serais de nouveau ton punching-ball. » dit il avec un léger sourire. «  Je sais ce que tu traverse Dylan et je veux que tu saches une chose : Je serais la ! Toujours la pour t'aider ou te redonner le sourire. Aujourd'hui un frère à disparue et c'est un de plus pour moi ! J'ai traversé cette expérience plusieurs fois et crois moi à chaque fois c'est plus dur. Tu vas passer par toutes les émotions : la colère, la peur, tristesse, fureur,... Tu vas peu être te nourrir de ces émotions et c'est la que je vais intervenir... redirige tes émotions contre moi ! Frappe moi ! Insulte moi ! Mais surtout ne devient jamais comme moi . Ne sombre pas dans les ténèbres. Je t'en supplie. Rappel toi la prison ; ce que j'étais devenu !J'ai trop de cadavre et de disparue derrière moi.  C'est égoïste de ma part de te demander cela mais sans toi je ne pourrais jamais retourner au Cops et redevenir ton collègue. Tout a l'heure j'ai sombré Dylan et tu as vu ce que je suis devenu... Je ne pensais qu'a tué... Le sang appel le sang. Toi tu es quelqu'un de vrai, de pure, tu n'es pas comme moi. Et crois moi ce que je te dit maintenant c'est un cri du cœur.
Dylan je ne cherche pas à te couvé. Je te considère comme mon égal, je n'ai jamais oublier ton serment en prison « semper fidelis ». Je veux juste te protéger de toi même et je suis sans doute le seul à pouvoir contenir tes émotions. Maintenant Dylan je te demande de m'accompagner, je sais que je te met en danger mais sans toi je n'aurais pas la force d'aller au bout ! »

Pour la première fois depuis des mois, elle pouvait le toucher, et ça n’était pas un rêve. Plusieurs fois, elle avait imaginé ce moment, jamais dans les mêmes circonstances, parfois pire, parfois bien mieux… S’il n’y avait pas eu toutes ces pertes, s’il n’y avait pas eu surtout celle de Miguel, elle n’aurait pas eu honte de profiter de ce contact qui lui avait manqué, qu’elle avait craint de perdre pour toujours. John lui avait pris la main.
 
« Hé, Dylan, regarde-moi… » Elle relevait enfin les yeux vers lui, tâchant encore de contenir ses larmes, mais en plongeant son regard dans celui de John, elle sentit qu’elle ne tiendrait pas bien longtemps encore. « Laisse-toi aller, je suis là maintenant et je te demande pardon pour tout à l’heure. »
 
Elle avait contenu trop de choses, depuis le matin même, elle n’avait pas eu un seul instant de répit depuis l’appel de Messiah… Pas un instant de repos, seulement du stress. Elle avait même perdu son sang-froid quand elle avait reçu l’appel, et sans la présence de Miguel, elle n’aurait jamais… A cette pensée, elle sentit qu’elle ne pouvait plus retenir ses larmes : John l’enlaça, la prenant dans ses bras alors qu’elle se laissait finalement aller, réfugiant son visage contre le torse d’O’Neil, blottie contre lui comme elle l’avait été dans ce couloir de la prison, ses doigts resserrant désespérément leur prise sur ceux de John.
 
« Tu comprends pas, c’est… Miguel… tout est de ma faute… Je… j’voulais… » Elle n’arrivait pas à trouver les mots, essayant de parler de sa voix brisée entre chaque sanglot, sans succès.
 
Comme pour l’apaiser, John avait glissé une main sur sa joue, avec douceur, peut-être aussi pour lui intimer qu’elle n’avait pas besoin de parler, du moins, pour le moment… A la place, avec beaucoup de prévenance et de délicatesse, il lui intima de le suivre pour la soigner et elle n’eut pas le cœur à le contredire. Sa main libre était venue se placer sur celle de John, sur sa joue. Après avoir déglutit péniblement, elle acquiesça silencieusement, d’un petit coup de menton. Dylan avait cessé de pleurer, elle se laissait guider par O’Neil qui la fit s’asseoir sur un rocher pour s’occuper de ses blessures. Elle ne broncha pas, laissant John découvrir ses côtes meurtries alors qu’elle réprimait des grognements de douleur quand il manipulait le bandage pour le refaire.
 
Le regard d’abord perdu dans le vague, Collins s’était finalement focalisée sur John, d’abord sur ses mains, l’observant préparer un linge humide destiné à sa toilette.
 
« Baisse la tête et ferme les yeux. »
 
Elle s’exécuta et sentit un frisson la parcourir quand l’eau froide coula sur ses cheveux puis sa peau. Puis, quand son shampoing de fortune fut achevé, Dylan releva la tête pour se focaliser une nouvelle fois sur le visage de John alors que ce dernier l’invitait justement à le faire. Il lui intima de ne pas bouger alors qu’il préparait un nouveau linge humide pour s’occuper cette fois-ci de son visage. Les yeux verts et félins de la jeune femme l’observaient, parcouraient son visage comme si c’était la première fois… Dylan découvrait cet aspect de la personnalité de John qu’elle ne connaissait pas encore. Doux, prévenant, protecteur. Elle ne le quittait pas des yeux, comme si elle le découvrait pour une seconde fois alors qu’il nettoyait délicatement son visage.
 
« Voilà, je retrouve ma Dylan. » annonça-t-il finalement, un fin sourire aux lèvres.
 
Ils restèrent là un instant, à s’observer mutuellement. Jusqu’à ce qu’il se décide à briser le silence, demandant à Dylan de l’écouter jusqu’au bout et sans le frapper. Elle acquiesça brièvement, le regard légèrement suspicieux.
 
« Je sais ce que tu traverses, Dylan, et je veux que tu saches une chose : je serai là. Toujours là pour t'aider ou te redonner le sourire. Aujourd'hui, un frère a disparue et c'est un de plus pour moi ! J'ai traversé cette expérience plusieurs fois et crois moi, à chaque fois c'est plus dur. Tu vas passer par toutes les émotions : la colère, la peur, tristesse, fureur... Tu vas peut-être te nourrir de ces émotions et c'est là que je vais intervenir... Redirige tes émotions contre moi ! Frappe-moi ! Insulte-moi ! Mais surtout ne devient jamais comme moi. Ne sombre pas dans les ténèbres. Je t'en supplie. Rappelle-toi la prison ; ce que j'étais devenu ! J'ai trop de cadavres et de disparus derrière moi.  C'est égoïste de ma part de te demander ça, mais sans toi je ne pourrais jamais retourner au COPS et redevenir ton collègue. Tout à l'heure, j'ai sombré, Dylan, et tu as vu ce que je suis devenu... Je ne pensais qu'à tuer... Le sang appelle le sang. Toi, tu es quelqu'un de vrai, de pur, tu n'es pas comme moi. Et crois-moi ce que je te dis maintenant, c'est un cri du cœur. »
 
Elle avait accepté de le laisser parler sans l’interrompre, alors elle fit un effort pour se pincer les lèvres et fit son possible pour cacher sa terrible envie de l’interrompre. A la place de ça, elle fronça les sourcils en regardant ailleurs, lui laissant un peu de temps pour terminer ce qu’il avait à dire.
 
 « Dylan, je ne cherche pas à te couver. Je te considère comme mon égal, je n'ai jamais oublié ton serment en prison « semper fidelis ». Je veux juste te protéger de toi-même et je suis sans doute le seul à pouvoir contenir tes émotions… Maintenant, Dylan, je te demande de m'accompagner, je sais que je te mets en danger mais sans toi, je n'aurai pas la force d'aller au bout !»
 
Dylan avisa silencieusement le tas de vêtements propres et surtout secs qu’il lui avait ramené. Des vêtements civils qu’elle avait préparé dans un paquetage, à la va-vite avant de partir. Elle se leva, tournant légèrement le dos à John le temps de retirer sa brassière trempée, dévoilant au passage son dos nu recouvert de bleus et cintré du bandage récemment fait. Elle enfila directement son t-shirt propre sans prendre la peine de s’infliger une autre brassière qui lui ferait trop mal aux côtes et au dos. Alors qu’elle grimaçait en levant les bras pour passer son t-shirt, elle eut son habituel réaction plutôt incisive.
 
 « Merci mais j’t’ai pas attendu pour expérimenter le deuil et toutes les émotions qui vont avec. » Elle soupira : c’était injuste de sa part, John essayait simplement -même si parfois maladroitement- de l’aider, de lui montrer qu’il était là pour elle. Elle haussa les épaules en se mordant la lèvre avant d’ajouter, d’une voix plus basse :  « Je… Ne t’en fais pas pour moi… J’ai l’habitude…»
 
Comme pour chasser ses pensées qui vagabondent vers cette terrible sensation d’être un chat noir qui porte-malheur, elle déboutonna son pantalon trempé pour le laisser glisser à terre, dévoilant alors ses jambes nues et son boxer, à peine caché par le bas de son t-shirt. Un t-shirt d’homme d’ailleurs, qui ne serait pas sans rappeler à John qu’il l’avait laissé au fond de son casier du COPS… Elle n’avait jamais été particulièrement pudique, surtout avec les vestiaires mixtes du COPS et sa récente expérience de mercenaire : 3 mois de bivouac, on oublie le confort d’une salle de bain. Elle enfila son pantalon, le boutonna et resta un moment debout, à fixer un peu le néant, comme en pleine réflexion.
 
 « … ça ne prendra jamais fin, pas vrai ?... Ils te poursuivront, te traqueront sans relâche… T’auras beau faire le mort, ça ne durera qu’un temps… Et tant qu’on n’aura pas de quoi te défendre devant un tribunal… on devra se cacher…» Elle semblait réfléchir à haute voix et lentement, elle en arrivait à la conclusion que c’était peut-être, finalement, la meilleure des solutions. En finir, définitivement.
 
Dylan se retourna pour faire face à John, les bras croisés sur sa poitrine. Ça ne lui plaisait pas forcément de le reconnaître, mais John avait raison : qu’elle le veuille ou non, c’était ce qu’ils devaient faire s’ils voulaient éviter d’autres dommages collatéraux…
 
 « Tu n’iras nulle part sans moi… On reste ensemble… » répondit-elle d’un air décidé. Elle avait bien compris qu’ils dépendaient mutuellement l’un de l’autre, que John serait là pour la canaliser et elle serait là pour faire de même avec lui. Leur tandem fonctionnait ainsi…

« Merci mais j’t’ai pas attendu pour expérimenter le deuil et toutes les émotions qui vont avec. Je… Ne t’en fais pas pour moi… J’ai l’habitude…»

John n'avait rien dit, mais elle a dû vivre un enfer, quelque part le regarde de Dylan avait changé. Un regard profond et triste, un regard qui avait vu la mort plusieurs fois. Un regard qui c'était endurci, plus mature, comme si on savait que tout ce que l'on voit va mourir un jour ou l'autre. John était triste pour elle, car quelque part elle avait perdu son innocence.

"Ecout...." John interrompit sa phrase quand Dylan, de dos, laissa glisser son pantalon par terre, dévoilant ses magnifiques jambes et son boxer. John pencha légèrement la tête sur la droite, elle était whaouuuu... Le rythme cardiaque de John accéléra... "Tu es magnifique Dylan!" Cette phrase lui avait échappé, il ne contrôlait plus vraiment son corps. "Tu sais Dylan il faut prévenir un mec qui vient de sortir de taule quand tu fais cela... Le sang est monté un peu trop vite d'un coup là, ton corps a faillit avoir ma peau..."
John remarqua aussi son T-shirt, celui qu'il utilisait pour ses entraînements aussi bien musculaires que le tir. Le voir l'avait rendu triste... elle avait du morflé...Car porter un de ses vêtements avait dû la réconforter dans les moments difficiles. John avait eu un portable et quand il n'allait pas bien il regardait les photos de Dylan et relisait les sms qu'ils s'envoyaient.

"Écoute Dylan je suis désolé de t'avoir..."

« … ça ne prendra jamais fin, pas vrai ?... Ils te poursuivront, te traqueront sans relâche… T’auras beau faire le mort, ça ne durera qu’un temps… Et tant qu’on n’aura pas de quoi te défendre devant un tribunal… on devra se cacher…»

Dylan se retourna pour faire face à John, les bras croisés sur sa poitrine.

 « Tu n’iras nulle part sans moi… On reste ensemble… »

"Je viens de te dire quoi? " John s'approche de Dylan "Tu es ma partenaire, j'ai besoin de toi et tu as besoin de moi! Cette merde on va s'en débarrasser, j'ai fui pendant cinq ans Dylan. Aujourd'hui c'est terminé je compte bien faire front avec toi." Il était planté devant Dylan de toute sa hauteur, à la regarder dans les yeux. Un léger sourire se dessina sur son visage et il ajouta: "Et surtout tu es ma petite amie non? J'aimerais bien passer du temps avec elle aussi... Qu'elle me raconte ce qu'elle a fait pendant 7 mois. Si elle a pensé à moi? Enfin pour cette question j'ai déjà la réponse. Jolie t-shirt au passage! Il y a encore la légère odeur de poudre et de transpiration dessus?" Son regard joueur se dessinait sur son visage. "Il te va super bien! Surtout sans pantalon! D'ailleurs tu peux recommencer quand tu veux!" lui dit il, avec une légère claque sur la fesse droite.
John n'était pas un pervers, mais le seul but de cette phrase était que Dylan oublie un peu le côté dramatique de la journée quelques secondes, minutes... Juste lui montrer que John était toujours John et rien d'autre.

Compte tenu des circonstances actuelles et de tout ce qui lui traversaient l’esprit pour l’heure, Collins était à mille lieues de penser que le simple fait de se changer devant O’Neil – qui n’était plus seulement son partenaire mais un statut plus intime auquel elle avait encore un peu de mal à se faire- éveillerait chez lui quelques pulsions… L’exclamation qu’il avait poussé en découvrant simplement ses jambes dénudées lui avait arraché un sourire amusé alors qu’elle lui tournait toujours le dos. Il n’avait pas changé… Même dans une situation pareille, il arrivait finalement à lui tirer un sourire… La rouquine replaça une mèche de cheveux encore humide derrière son oreille, en profitant au passage pour couler un regard par-dessus son épaule et découvrir John et son regard de merlan frit : ce même regard qu’il avait eu, à la prison, quand elle avait retiré son débardeur pour s’offrir autant aux caresses de ses yeux que de ses mains. Mais cette agréable pensée fut rapidement chassée par la résurgence d’un coup de feu suivi d’un hurlement déchirant. Son hurlement.
Après avoir dégluti et froncé les sourcils, son sourire avait de nouveau disparu, laissant apparaître une mine plus sombre. A croire qu’elle s’interdisait de ressentir autre chose que de la peine… Comment pourrait-elle seulement oser goûter à son bonheur, à son plaisir alors que… Elle ferma les yeux si fort, pour canaliser ses pensées qu’elle en grimaça légèrement. Reprenant l’ascendant sur le fil de ses pensées, Collins fit volte-face, coupant par la même occasion John qui s’excusait une nouvelle fois pour une raison encore obscure. Mais Dylan ne voulait pas se laisser dominer par ses émotions et préféra se donner l’illusion du contrôle. Ils devaient se préparer pour la suite et se montrer rationnels… Et faire au mieux pour éviter les dommages collatéraux.
 Elle croisait toujours ls bras sur sa poitrine, la mine un peu contrariée mais déterminée, elle avait annoncé qu’elle resterait avec John, et qu’il n’irait nulle part sans elle…
 
 « Je viens de te dire quoi ? »
 
Il s’était rapproché d’elle, alors que ses yeux semblaient avoir quitté le néant pour mieux chercher le regard de John qui la dominait de toute sa hauteur, la forçant à lever le nez vers lui.
 
 « Tu es ma partenaire, j'ai besoin de toi et tu as besoin de moi. Cette merde, on va s'en débarrasser. J'ai fui pendant cinq ans, Dylan. Aujourd'hui, c'est terminé : je compte bien faire front avec toi. »
 
Il était si proche d’elle qu’elle pouvait deviner le parfum de sa peau, une odeur qui avait depuis longtemps déserté le t-shirt qu’elle avait tant porté pour se réconforter, pour ne pas oublier… Sans qu’elle n’en ait conscience, son rythme cardiaque avait changé de tempo, sa respiration soulevant sa poitrine alors qu’elle ne le quittait pas des yeux, silencieuse, alors qu’à chaque inspiration, l’air semblé plus chargé encore de cette odeur familière, réconfortante… excitante.
Les lèvres de l’ancien soldat s’étirèrent en un fin sourire alors qu’il reprenait la parole :
 
 « Et surtout… Tu es ma petite amie, non ? J'aimerais bien passer du temps avec elle aussi... Qu'elle me raconte ce qu'elle a fait pendant 7 mois… Si elle a pensé à moi… Enfin pour cette question, j'ai déjà la réponse. Joli t-shirt, au passage ! Il y a encore la légère odeur de poudre et de transpiration, dessus ? »
 
Ce petit sourire joueur et fier de lui… Celui qui donnait envie au choix de lui coller des baffes ou de lui arracher ses fringues. Collins se mordit légèrement la lèvre, forcée de détourner un peu le regard : il jouait avec une corde sensible : ce côté tendre et sensible, elle lui avait confessé lors de son appel, en prison. C’était sa façon à elle de quantifier ses sentiments à son égard, incapable qu’elle était de formuler son affection avec la même aisance et spontanéité que lui…
MIGUEL !!
Culpabilité.
Le regard toujours un peu dans le vague, elle ravala cette pensée et répondit presque dans un murmure
 
  « Non… Il a perdu ton odeur à force… John, je… »
 
Elle ne savait pas trop ce qu’elle voulait dire : peut-être lui faire part de ce sentiment de culpabilité qui la hantait en plus de sa tristesse, qui l’empêchaient de se réfugier, corps et âme, dans ses bras. Peut-être lui parler aussi de cette appréhension de porter malheur qui la guettait. Ou encore celle, plus grande, de se retrouver seule, de le perdre à nouveau. Elle avait relevé les yeux vers lui, incapable de continuer sa phrase, et comme pour détendre un peu l’atmosphère, et éviter à Collins de sombrer une nouvelle fois dans ses tourments, John avait repris la parole, un sourire joueur aux lèvres :
 
« Il te va super bien ! Surtout sans pantalon… D'ailleurs, tu peux recommencer quand tu veux ! »
 
L’expression sur le visage de Dylan en disait long sur le comment elle avait perçu cette drôle de flatterie sur son postérieur. Elle avait légèrement incliné la tête sur le côté, un sourcil froncé et l’autre haussé dans une expression hilarante de surprise et d’incrédulité. Elle le dévisageait dans un silence glaçant, et peut-être que pendant une poignée de secondes, John s’imagina mourir quelques fois, ce qui n’aurait pas été étonnant car elle avait sérieusement envisagé de lui péter la gueule… Collins se mordait la lèvre, mais pas de cette façon craquante qu’il lui trouvait : plutôt comme un pitbull qui se retiendrait de dévorer la main qui venait de le corriger…
 
Enfin, elle commença à se décrisper, s’humectant les lèvres en posant ses mains sur ses hanches dans une attitude peu rassurante, surtout ce sourire qu’elle venait de forcer sur ses lèvres :
 
 « … tu sais quoi, j’passe l’éponge pour cette fois, parce qu’avec la prison et ton abstinence, j’comprends l’imprudence de ton geste… Mais sache que… »
 
Elle lui administra un gentil coup de poing dans l’abdomen -gentil gentil, pas tant que ça, puisque la surprise le plia un peu…- tant et si bien qu’elle l’attrapa fermement par le menton avant de le sermonner, d’un air plus taquin que sévère :
 
 « Cette faute envers moi était la dernière… Colonel… »
 
La référence geek prêtée à sourire, même si au fond, elle plaisantait à peine sur la réelle menace : la dignité et l’orgueil chez les Collins, c’était une affaire de famille, au point d’en devenir maladif. Dylan souriait malgré tout en coin, un peu attendrie par les efforts – et les prises de risque…- de John pour essayer d’alléger sa peine. Du bout du pouce, elle caressa sa joue mal rasée et, après l’avoir observé un instant, une lueur tendre dans les yeux, elle l’attira à elle pour mieux murmurer à son oreille :
 
 « Hé, j’suis pas insensible, c’est juste… pas le moment… Alors, garde ça pour plus tard, cow-boy… »
 
Elle dépose un baiser sur sa joue, une lueur féline dans le regard et se désengage sagement en relâchant son menton.
 
 « On doit aller quelque part… J’ai quelques choses à faire… »

« … tu sais quoi, j’passe l’éponge pour cette fois, parce qu’avec la prison et ton abstinence, j’comprends l’imprudence de ton geste… Mais sache que… »

Elle lui administra un coup de poing dans l’abdomen qui le plia un peu…avant de attraper par le menton

 « Cette faute envers moi était la dernière… Colonel… »

 "Oui Seigneur Colins!"  Le plan de John avait marché à 100%, le sourire et le rire de Dylan étaient toujours les bienvenu. Même s' il s'attendait à un plus gros coup en retour! Mais sa réplique de Star Wars montrait qu'elle avait compris que John n'était pas sérieux. Elle le regardait avec les mêmes yeux taquin, félin que John avait découvert pendant la révolte en prison. Elle caressa sa joue et après l'avoir observé un instant, elle l'attira à elle:

 « Hé, j’suis pas insensible, c’est juste… pas le moment… Alors, garde ça pour plus tard, cow-boy… »

Elle dépose un baiser sur sa joue, une lueur féline dans le regard et se désengage sagement en relâchant son menton.

 « On doit aller quelque part… J’ai quelques choses à faire… »

Les joues de John avaient légèrement rougie, la rousse avait complètement changé de comportement et avait complètement retourné la situation à son avantage. Mais elle avait raison ce n'était pas le moment.

"On a une bagnole, des vêtements de rechange, un peu de provision pour au moins tenir une semaine et un peu d'argent. Par contre, dans ton état je ne te laisse pas conduire. Je vais prendre le volant et toi repose toi ! Tu me diras ou aller quand on approchera de L.A."

Dylan avait tout acceptés, ce qui surpris John, car le laisser conduire sans qu'elle râle ou qu'elle boude c'était rare. Elle devait être éreintée et les poches qu'elle avait sous les yeux le montraient. Mais en plus de la fatigue physique elle devait aussi ressentir une fatigue mentale... John vivait la même chose qu'elle en ce moment... Leurs monté d'adrénaline, plus le contre coup de la mort de Miguel l'avait éreinté. Mais il ne pouvait pas rester ici, ils devaient partir avant que la CIA ne les retrouvent. Ils ramassèrent les quelques affaires qui traînaient, John donna du chocolat et un soda à Dylan pour l'aider son corps a reprendre de l'énergie. John démarra la Ford et s'engagea sur la route direction LA.

2 heures plus tard

John conduisait toujours en direction de Los Angeles en prenant soin de ne pas prendre les grandes routes. Il passait par les plus petites possibles, le trajet était deux fois plus longs, mais il ne devait pas se faire repérer sinon la fuite et la mort de Miguel n'auront servie a rien: Retour a la prison pour John! Et surtout, Dylan s'y retrouvait aussi!

John donnait souvent des petits coups d'œil à Dylan sur le côté qui s'était endormie peu de temps après le départ. Elle semblait en paix et cela soulageait John. Son visage était pale avec quelques mèches devant son visage, la lumière du soleil naissant éclairait parfois son visage. John sentit une vague de chaleur remplir son cœur, une larme coula de ça joue... Il était heureux, il était avec elle, ensemble. Mais une autre larme coula, celle-là était plus triste, car elle contenait tous les souvenirs qu'avait John pour Miguel. (Repose en Paix mon frère, je te jure de retrouver les salopes qui t'ont fait cela et de les trainer devant la justice, américain ou divine.)

" Dylan je suis désolé! C'est à cause de moi que tu as perdu un ami et un frère, j'espère qu'un jour tu pourras me le pardonner! Aujourd'hui j'ai encore échoué! Un ami à disparu a ma place... Et toi Dylan tu m'as tellement donné, ton amitié, ta confiance... Je l'ai brisé une fois! Ensuite tu m'as pardonnée et tu m'as ouvert ton cœur. C'était une forme d'espoir pour moi car, à ce moment-là je pensais sérieusement en finir, j'étais seul. On m'avait trainer dans la boue, accuser de tous les mots que Los Angeles avaient à offrir, je ne savais pas ce que vous pensiez de moi! Avant cela j'ai connu la mort de plusieurs de mes camarades, certain que j'ai tué moi même... Je pensais être maudit, que tous ceux qui s'approchaient de moi, approchait la mort. Mais un ami m'a dit un jour "Personne n'est maudit John, seulement des gens acceptent les risques, ils acceptent de mettre leur vie en jeu pour accomplir de grande chose qu'elle soit mal ou bien. Et toi tu n'y es pour rien, ce n'est pas toi qui a choisi de tenir l'arme de ton ennemi ou dans ton cas de tuer des millions d'habitant. Pense juste: "Semper fidélis" mon ami! Je te laisse méditer là-dessus et un jour tu comprendras. Et tu sais quoi Dylan, pendant là révolte, grâce à ta promesse, ton engagement je me suis rappelé de ces mots. Ce jour là je me suis fait la promesse de te protéger et protéger ceux que j'aime. Aujourd'hui j'ai perdu un autre frère et crois moi que j'aurais voulu être à sa place, car Miguel ne mérite pas un tel sort, il a veillé sur moi le 1er jour où je suis arrivé avec Sow..." John ne pouvait pas dire son nom, la colère commençait déjà à monter... mais la ravala rapidement. "Il m'a sauvé le cu, m'a emmené chez lui pour faire la fête, picolé,... C'était mon ami. Puis tu es arrivé et il a fait la même chose pour toi. Il nous à protégé tous les deux aux périls de sa vie, il avait accepté les risques et aujourd'hui... Enfin tout ce que je voulais dire c'est qu'aujourd'hui, j'ai compris le sens de "Semper Fidelis" c'est la promesse de protéger ceux qu'on aime, notre famille au péril de notre vie. Miguel l'a fait et l'aurait compris! Je donnerais ma vie pour toi Dylan! Le plus tard possible quand même car, j'ai quand même envie de faire plein de choses avec toi." John regarde Dylan pour vérifier si elle dormait toujours mais il ne voyait pas son visage. " Apprendre à se connaitre, avoir une vie de couple, retravailler ensemble et faire respecter la loi, un jour on pourrait pourquoi pas habiter ensemble et peut être plus ,mais on en est pas là! Si j'ai envie de faire toutes ses choses Dylan c'est grâce à l'espoir que tu m'as donné... pour tout cela Dylan "Merci"... je t'aime."

John n'avait peu eu le courage de lui dire en face à face. Mais il avait besoin de parler, même si elle était endormie ou pas cela lui avait fait du bien, il avait vidé son sac et honoré Miguel sur un magnifique lever de soleil. Il continua à rouler jusqu'à s'arrêter à une station service. Il réveilla Dylan avec un léger baiser sur la joue "Réveille toi princesse! Je vais te chercher un café et des viennoiseries et faire le plein d'essence. Si tu veux aller aux toilettes c'est le moment." Dylan au réveille c'était toujours compliqué, elle ne parlait pas beaucoup et avait toujours une tête de déterré... Mais là quelque chose était différent et John ne savait pas en quoi... [color=#ff0000]"ça va? Tu fais une drôle de tête!"[/color

Fallait-il qu’elle soit particulièrement épuisée physiquement et moralement pour laisser O’Neil conduire. Quand ils étaient encore collègues, ils se battaient continuellement pour le volant, et généralement, c’était plutôt Collins qui avait le dernier mot et donc le volant. Mais pas cette fois. Elle n’avait même pas cherché à protester : elle luttait contre une vague de tremblements depuis déjà une vingtaine de minutes mais elle tâchait de cacher à John son épuisement, elle ne voulait pas qu’il s’inquiète inutilement. Alors elle avait simplement acquiescé sous le regard étonné d’O’Neil.
Avant de grimper en voiture, ils récupérèrent leurs affaires, effacèrent au mieux les traces de leur passage. Loin d’être dupe, son partenaire devait sûrement avoir remarqué sa faiblesse passagère car il lui débusqua un soda accompagné de chocolat qu’elle accueillit avec un faible sourire. Elle avait l’estomac noué, mais sans sucre, elle finirait par s’effondrer sans espoir de se relever…
Elle s’était installée sur le siège passager, et malgré une prise de sucre, bercée par le roulement du véhicule, elle sombra presque instantanément dans un sommeil profond mais agité…
 
*** FLASHBACK***


« Carne ? » reprenait l’ex-rouquine aux cheveux maintenant noirs et verts, en levant un sourcil interrogatif derrière sa bière, légèrement sceptique.
 
  « Carne ! » l’avait reprise Miguel, de son accent chantant, comme pour corriger et confirmer, un sourire aux lèvres, une bière également à la main.
 
 « Genre… comme du chili con carne ? Si tu crois que j’vais prendre Chili comme pseudo pour qu’on fasse un binôme avec un nom débile, c’est mort ! »
 
Elle leva le coude pour prendre une gorgée de sa bouteille alors qu’elle échangeait un regard complice avec Miguel, en riant. Ils étaient arrivés au Mexique la veille, après un long voyage durant lequel Collins avait laissé son esprit vagabonder. Elle était soulagée de pouvoir se changer les idées et rire un peu. Depuis sa mise à pied et l’incarcération de John, elle avait eu le sentiment d’être un fauve en cage. Et depuis les émeutes, elle était d’autant plus hantée par le souvenir de sa peau brûlante, de ses mains, de ses lèvres. Elle avait le sentiment d’avoir pris double peine… Elle s’était montrée assez discrète sur ce sujet, mais Miguel était loin d’être dupe. Déjà, parce qu’il avait lu la lettre qui était adressée à sa collègue et amie, et parce qu’ils commençaient à bien se connaître tous les deux… Les sentiments qu’elle éprouvait pour John étaient loin de passer inaperçus…
Et puis, il avait bien remarqué avec quelle fureur elle s’était jetée corps et âme dans une pratique intensive d’entraînements physiques, car après tout, lui-même avait agit de la même manière, peut-être pour faire passer le deuil de Fauve, peut-être pour ne pas tomber dingue, enfermé chez lui…
 
C’était lui qui était venu lui proposer de l’accompagner plusieurs mois au Mexique, dans l’idée de rejoindre un groupe de mercenaires, pour se faire du fric et des alliés qui pourraient bien être utile le moment venu… Dylan n’avait pas accepté tout de suite, craignant peut-être un peu l’éloignement géographique avec la prison, mais finalement, le soir même, elle rejoignait Miguel, consciente que de toutes façons, elle ne pouvait rien faire de mieux pour John et pour elle… Elle avait laissé Charly à son oncle, prétextant qu’elle partait un peu à l’étranger, se ressourcer chez une amie.
 
  « Hé, ça va ? »
 
Collins était de retour parmi les vivants et en face d’elle, les yeux bruns du latino cherchaient à capter son regard, alors qu’il avait posé sa main sur celle de Collins, comme conscient qu’un contact physique pourrait la ramener et l’ancrer de nouveau sur terre. Il était habitué, maintenant, à ce regard perdu, chez l’ex-rouquine. Elle parut surprise un instant puis acquiesça, dissimulant son état derrière un mince sourire :
 
« Ouais ! T’inquiètes… »
 
Il lui adressa un petit sourire accompagné d’un regard entendu : il comprenait ce qu’elle ressentait, et il savait que ses pensées retournaient souvent en Californie…
 
  « Bon, et si c’est pas Chili alors, tu vas prendre quoi comme nom de code ?» demanda-t-il, en retirant sa main pour porter une nouvelle fois sa bière à ses lèvres, laissant ses yeux glisser sur le décor typiquement mexicain qui le entourait.
Collins haussa les épaules, cherchant un peu d’inspiration autour d’elle, et son attention fut retenue par une table où des hommes jouaient probablement au poker en fumant de gros cigares. Dans le reflet de sa bouteille, Dylan observait sa nouvelle couleur de cheveux avec une moue de réflexion avant de sourire en coin et répondre :
 
« Joker. Moi, je serai Joker…. »
 
*** FLASHBACK***
Un coup de feu qui déchire la nuit.
Le bruit de la chair perforée.
Un battement de cœur raté.
MIGUEL !!
 
Recroquevillée dans son siège, les genoux remontés contre la boîte à gants et la tête appuyée sur son bras, contre la fenêtre, Collins avait ouvert les yeux d’un coup, revenant brutalement à la réalité. Elle prenait une profonde inspiration en refermant un peu les yeux et elle se serait probablement assise correctement mais quelque chose l’encouragea à feindre le sommeil, encore… John lui parlait… Et elle ne voulait pas le couper et le déstabiliser : il avait sûrement besoin de se décharger aussi un peu…
Il s’excusait, se chargeant de culpabilité quant à la disparition de Miguel et Collins se sentit subitement con de lui avoir fait sentir – même de manière passagère- qu’elle le tenait pour responsable des événements. Néanmoins, elle tâcha de garder les yeux fermés, à l’abri, le visage réfugié dans son bras. Il lui avouait sa faiblesse, lui exprimait le désespoir qu’il avait affronté, et Collins prenait doucement conscience qu’elle avait joué un rôle majeur dans la survie de John, qu’elle avait eu un impact sur sa volonté… Elle déglutit, et retient même son souffle quand elle l’entend parler de malédiction. Tout ceux qui s’approchaient de moi approchaient la mort.
C’était ce qu’elle ressentait parfois, elle, le porte-poisse…
Un frisson…
Mourir à la place de Miguel… Cette idée lui vrillait le ventre… Elle n’avait pas accepté la disparition de son ami et collègue, comment aurait-elle subit celle de John ? Elle n’osait pas l’imaginer, laissant filer cette pensée.
Elle remarqua que le nom de Sowell était toujours difficile à prononcer sans animosité, pour lui, et elle pouvait comprendre pourquoi, alors même qu’elle ignorait tout ce que John avait pu subir pendant sa détention.
Miguel… Des flashs de leur vie de mercenaires apparurent à Dylan : l’avion pour le Mexique, le bar, le bivouac en conditions extrêmes dans la forêt tropicale, les moments de confession… Sa main derrière sa nuque quand elle avait perdu son sang-froid au moment de l’appel de Messiah, un geste qu’il avait découvert pour ramener Collins sur terre…
Je donnerai ma vie pour toi, Dylan. Semper fidelis.
 
« Le plus tard possible quand même car, j'ai quand même envie de faire plein de choses avec toi… Apprendre à se connaitre, avoir une vie de couple, retravailler ensemble et faire respecter la loi. Un jour, on pourrait pourquoi pas habiter ensemble et peut être plus, mais on n’en est pas là ! Si j'ai envie de faire toutes ces choses, Dylan, c'est grâce à l'espoir que tu m'as donné... Pour tout cela Dylan "Merci"... Je t’aime.»
 
Le visage toujours caché dans son bras, Dylan avait pourtant les yeux ouverts, se repassant les paroles de John. Des projets plutôt inquiétants pour une personne aussi individualiste qu’elle… Elle avait toujours affirmé avoir une aversion pour les relations de couple, la vérité était plutôt qu’elle avait peur de cette dépendance, de cette perte de liberté, de tout ce que ça induisait, et surtout, de se révéler être une véritable déception… De ne pas être à la hauteur…
Elle ne se sentait pas capable d’ouvrir les yeux et d’affronter John en feignant de n’avoir rien entendu, alors elle demeura silencieuse au point de se rendormir sans même s’en rendre compte… Et son cauchemar habituel laissa place à un tout autre scénario…
Miguel, en tenu de cérémonie religieuse se tenait à côté d’eux.
 
« Dylan Avery Collins, voulez-vous prendre pour époux, John ou Arthur ou peu importe son nom Riggs O’Neil ? »
 
 « Tu ne peux pas te marier à lui, c’est un traitre américain, alors cesse tes caprices de fillette ! » avait dit son père, en se levant dans l’assemblée.
 
  « Putain c’est quoi ce délire ?! » s’entendait-elle demander, en observant la scène, incrédule, découvrant alors sa robe blanche. Elle rencontra alors le visage de John qui l’embrassa sur la joue.
 
  « Réveille-toi, princesse ! »
 
Collins ouvra enfin les yeux, découvrant John, penché sur elle, un sourire aux lèvres. Incrédule, elle l’écouta lui annoncer qu’il allait lui chercher un café et de quoi manger ainsi que faire le plein d’essence. Elle devait tirer une drôle de tronche, bien contrariée, car même s’il était habitué à la voir peu matinal quand ils partaient en patrouille nocturne ou en planque, là, elle était particulièrement tourmentée.
 
  « …ça va ? Tu fais une drôle de tête !»
 
Elle fronçait les sourcils et lui coula un regard, avant d’annoncer :
 
  « J’ai fait un cauchemar… »
 
Lui décrire son rêve ? Sûrement pas ! L’air ronchon, elle s’étira en se dépliant de la voiture comme un chat trop longtemps resté lové dans un canapé. Ses côtes la rappelèrent à l’ordre dans un grognement de douleur. Dylan se frotta une nouvelle fois les yeux, coulant un regard à John. Il valait mieux qu’il se montre discret. Des avis de recherche ne tarderait sans doute pas à être diffusé. Dylan fouilla dans son sac pour en sortir sa paire de lunettes de soleil d’aviateur et s’approcha d’O’Neil en lui intimant de ne pas bouger. Elle lui glissa doucement les lunettes sur le nez, en l’observant d’un air satisfait.
 
 « J’vais y aller… Vaut mieux que tu fasses profil bas : ta gueule d’ange ne va pas tarder à passer au journal… Occupe-toi du plein, j’vais m’occuper du reste. »
 
Elle allait s’éloigner, après avoir récupéré une poignée de billets dans son sac mais revint sur ses pas, attrapant John par l’avant-bras pour le tourner vers elle. Elle se hissa un peu sur la pointe des pieds, l’attirant également à ses lèvres pour l’embrasser. Leur premier baiser depuis la prison… Alors un baiser plutôt chargé en émotion. Puis elle le repoussa doucement, s’humectant les lèvres comme pour goûter encore au parfum résiduel de ses lèvres sur les siennes. D’une voix douce, elle ajouta en reculant :
 
 « Ne disparais pas… Et puis, le coup du parking, c’est pas original… » elle lui fit un clin d’œil complice, en référence à cette fameuse fois où elle l’avait abandonné pour une course-poursuite… Mais malgré la blague, la peur était là…
 
Elle avait peur qu’il disparaisse, une nouvelle fois.
Et de se retrouver seule, pour de bon.

Dylan avait raison il valait mieux-être discret. Même si les ray ban ne changeaient pas grand-chose, elle couvrait une partie du visage. Dylan avait pris la décision d'aller dans la station payer l'essence et le café pour ne prendre aucun risque. John savait que des avis de recherche allaient circuler assez rapidement. Avant de partir Dylan laissa un petit souvenir à John qui le laissa sur sa faim. (Oh non tu ne va pas t'en tirer avec cela !)
Elle venait tout juste de lui tourner le dos quand la main de John se referma sur le poignet de Dylan et la tirer en arrière . Alors que le visage de Dylan se tourne vers lui John ne lui laissa pas le temps de dire un seul mot . Il pris d'assaut les lèvres de Dylan, John y avait mis toute la passion et le désire qu'il avait pour elle. Ce baiser était chargé en émotion, ce goût d’inachevé qui semblait trouver une suite… Dylan au début surprise l'espace de quelques seconde , commença à nouer ses bras autour du cou de John, elle c’était abandonné à lui et à ce baiser que rien ne pouvait arrêter. John avait ouvert ses yeux bleu pour se plonger dans ceux de Dylan.
« Depuis 7 mois que j'attends de finir ce que l'on  commence… » avait commenté John, après avoir repris son souffle. Dylan elle sur son petit nuage lâcha un « …quoi maintenant…ici ?... »
John se douta qu'elle voulais plus beaucoup plus, il avait réussi à provoquer le désir chez elle, toujours pendue à son cou. John la remis à ma vertical, « Non je compte pas t'abandonne sur un parking ! Je compte bien te garder le plus longtemps possible ! » dit il avec son sourire ravageur .
Dylan avait l'air complètement perdu , ce petit moment l’avait retournée de bonheur. « la station est par la mademoiselle Collins, et peu tu me prendre juste une boisson énergisante, et de quoi bien manger ? Je vais prendre de l’essence en t’attendant. »
Un couple de personne âgé  avait assisté à toute la scène, l’homme avait l'air amusé et la femme plutôt choquée. «Bonjour, belle journée n'est ce pas ? C'est notre lune de miel , excuser ma femme et moi-même pour ce petit moment de relâchement. »
« Oh ne vous inquiétez pas pour nous Monsieur . Avec ma femme nous étions pareil quand on avait votre âge. Nos fêtons nos 40 ans de mariage ! Pour l'occasion nous Somme retourné sur les terres qui ont vu naître notre amour. »

« Oh j’espère que dans 40 ans nous serons comme vous ! Vous avez l'air heureux » Rétorqua  John
« Je l’espère pour vous ! Passer une bonne lune de miel ! Au plaisir de vous revoir tout les deux, votre femme est vraiment magnifique ! » Dit l'homme en riant. «  Nous partons pour San Francisco ! et vous ? » « Los Angeles, ma femme a toujours voulu voir la Californie »
« faîtes attention cette ville grouille de problèmes en tout genre ! Aller au revoir ! » John suivi le camping car s’éloignant de la station. C’était un joli couple de vieux se disait t'il. J'espere être comme eux plus tard . Bon l'essence maintenant.

Apres avoir remplie le réservoir et attendu Dylan quelque instant. John et sa partenaire avait repris la route. John conduisait toujours. « Bon ! Ou va-t-on maintenant ? Tu veux passer quelque part ? Car si tu me le permet j'ai une connaissance qui m'a demander d'aller voir quelqu'un dans une caravane ! Oui je sais dit comme cela c'est assez chelou mais je n'en sais pas plus. »

Elle venait tout juste de lui tourner le dos, un sourire toujours sur les lèvres quand elle sentit la main de John se refermer sur son poignet et la tirer en arrière. Alors qu’elle se tournait vers lui, prête à charger une de ses répliques aiguisées, elle n’en eu pas le loisir, car ses lèvres furent prises d’assaut par celles de John. La surprise et la passion du geste lui firent ouvrir des yeux ronds, l’espace d’une seconde seulement. Car loin du baiser sage et tendre qu’elle lui avait volé juste avant, celui-ci était plus profond, plus chargé en émotion et semblait réveiller toute la frustration accumulée durant les sept derniers mois...
Sans même y réfléchir, elle avait fermé les yeux, ses bras venant se nouer autour du cou de John, s’abandonnant sans aucune résistance à ce qu’il y avait de meilleur dans ce monde. Ce baiser chargé d’amour, de désir, d’attente et d’espoir semblait l’arracher à sa peine, tant et si bien qu’en ouvrant les yeux de nouveau, elle n’avait d’yeux que pour ceux, bleus et profonds qui la fixaient.

  « Depuis 7 mois que j’attends de finir ce qu’on a commencé... » commenta O'Neil, de sa voix légèrement éraillée, dans un soupire de satisfaction. A bout de souffle, ses grands yeux verts ne le lâchant plus, Dylan s’entendit murmurer pour toute réponse, pendue à son cou :

 « ...quoi maintenant... ici ?... »

Car la finalité qu’elle avait en tête ne se concluait pas sur un baiser, aussi intense soit-il... C’est quand il l’aida à la remettre à la verticale que Dylan comprit qu’elle s’était abandonnée au point de ne pas se sentir basculer dans les bras de John, dans un baiser digne d'un film hollywoodien... D’une main, elle chassa une mèche de cheveux de devant ses yeux, s’humectant une nouvelle fois les lèvres pour ne pas perdre une miette de ce baiser... et se redonner un peu d’aplomb. Elle se mordillait un peu la lèvre, prenant conscience de ce qu’elle avait murmuré plus tôt, sous l’emprise du baiser et de cette myriade de papillons qui battaient furieusement des ailes dans son ventre.

  « Non, je compte pas t'abandonner sur un parking ! Je compte bien te garder le plus longtemps possible ! » la rassura John, avec un sourire ravageur aux lèvres, visiblement fier de son petit effet. 

Ses pensées étant largement polluées par des souvenirs aussi plaisants que frustrants, Collins était restée un peu plantée sur place, comme si elle en  avait oublié ce qu'elle était partie faire, avant que John ne la rattrape. 

  « La station est par là, Mademoiselle Collins, et peux-tu me prendre juste une boisson énergisante, et de quoi bien manger ? Je vais prendre de l’essence en t’attendant. »

La jeune femme fronça les sourcils, comme à son habitude, refusant même d'admettre que ses joues s'étaient légèrement empourprées. A la place, elle maugréa sans aucune classe, en croisant les bras :

 « Je sais ! Et arrête de m'appeler comme ça... »


Ce n'était pas vraiment nouveau, elle n'avait jamais toléré qu'on la désigne par des attributs féminins, en particulier quand ça venait de son coéquipier. Une manie qui lui collait à la peau depuis son adolescence... Elle en avait tellement chié pendant ses classes, être cataloguée femme, c'était être cataloguée faible, en tout cas, dans l'imaginaire militaire. Elle avait du se battre plus que n'importe lequel de ses camarades de promotion, a cause de son passé, à cause de son aspect, à cause de sa mentalité... Alors au travail, elle n'était pas une femme, elle était flic. C'était une COPS, et rien d'autre.


Le problème était qu'aujourd'hui, il ne s'agissait pas seulement de son coéquipier, et qu'ils n'étaient pas dans un contexte de travail... Peut-être en viendrait-elle un jour à comprendre qu'O'Neil ne cherchait pas à la dévaloriser en la considérant comme une femme... Son petit air renfrogné ne resta pas longtemps sur son visage, malgré tout, et un sourire mutin au coin des lèvres, elle acquiesça :

 « Hm, ça marche, je vais voir ce que je trouve.»


Elle se disait qu'après presque un an en prison, il avait peut-être perdu le goût des aliments, et qu'il n'y trouvait finalement plus qu'un apport calorique plus qu'un plaisir. Elle se permit de balayer des yeux son corps, s'arrêtant sur son dos et ses épaules. Dire qu'elle connaissait sa morphologie par cœur serait exagéré, mais elle avait remarqué cependant les changements physiques : prise de masse et sèche. Les effets d'une alimentation pauvre et d'une pratique musculaire intensive. Oh le changement n'était pas déplaisant, mais les circonstances de ce dernier la fit un peu grimacer. Collins se disait, avec un sourire en coin, qu'elle allait égayer un peu les papilles de John en lui cherchant quelques trucs sympas à manger qui lui rappelleraient un peu ce "comme avant", quand elle entendit John s'excuser auprès d'un couple de petits vieux et elle manqua de s'étouffer.
Lune de miel ?
Collins se retourna, sa bouche mimant un "what the fuck" silencieux, en lui lançant un drôle de regard, puis, quand son regard passa sur les petits vieux, son expression mua en un sourire un peu gêné et forcé alors qu'elle leur adressait un petit signe de la main. Le petit vieux s'émerveillait, parlant de 40 ans de mariage, et Collins en profita pour filer, leur tournant une nouvelle fois le dos pour rejoindre la station, en grimaçant et frissonnant à cette idée : 40 ans de mariage. Berk. Berk berk berk. Berk. 

Elle n'entendit pas la suite de la conversation et franchement, c'était bien mieux pour elle. Elle venait d'entrer dans la station, et après un discret salut, elle s'était dirigée dans les rayons. La télévision était allumée, et les infos tournaient, sans le son. Du coin de l’œil, Dylan surveilla l'écran, en attrapant un panier dans lequel elle commença à fourrer des choses sans grande délicatesse. Des canettes de boissons censées donner de l'énergie qui devaient juste être gavées de sucres, une grande bouteille d'eau, des twinkies et autres gâteaux qu'ils avaient l'habitude de grignoter en patrouille... Elle attrapa également sur un portant une casquette qu'elle enfila sur sa tête pour l'essayer puis jeta sa jumelle dans le panier. Elle s'arrêta brièvement devant un petit coin pharmacie, lorgnant une boîte, en plissant un peu les yeux. Ce n'était pas vraiment le moment, mais après tout, elle ne voulait pas se risquer à une nouvelle frustration. Alors, juste au cas où...
Elle approcha de la caissière qui se trouvait juste devant l'écran de la télévision, et posa son panier pour le vider, observant dans la vitrine les différents sandwichs et autres parts de pizza qu'elle avait en stock.

 « Hmmmm, j'vais vous prendre un burrito poulet, celui du fond-là, et....ce hot-dog aussi, s'il-vous-plaît.»

La caissière, avec son indéfectible sourire aux lèvres, s'exécuta tandis que Collins observait les viennoiseries, cherchant sans trop savoir ce qu'elle cherchait exactement. Un sourire s'étira au coin de ses lèvres quand elle trouva ce qu'elle cherchait, finalement. La pointant du doigt, à travers la vitre, elle ajouta :

 « Et j'vais vous prendre ça aussi.»

« Vous avez un sacré appétit ! C'est quoi votre secret pour garder la ligne ?! »

 « Beaucoup de sport...» avait-elle répondu, un peu distante, absorbée par la télévision à laquelle passaient en boucle des images de véhicules explosés dans le désert et du véhicule de transfert duquel ils avaient arraché John.

« Oh... Je vois... » commenta la caissière, en scannant la petite boîte cartonnée qui venait du rayon pharmacie, ce qui attira l'attention de Collins juste le temps qu'il faut pour apercevoir son clin d’œil. Collins leva un sourcil en comprenant la méprise mais ne chercha pas à la corriger.

Une fois le tout réglé, Collins récupéra la petite boîte cartonnée qu'elle enfila dans la poche intérieure de sa veste et rejoignit la voiture avec le petit sac en papier kraft rempli de nourriture. Elle trouva rapidement John qui l'attendait, adossé à la voiture et malgré elle, elle ne pu contenir un sourire. Arrivée à son niveau, elle lui enfila la casquette sur le crâne.

 « Parfait : un vrai Captain America undercover. Maintenant faut qu'on décolle, les infos commencent à tourner...»

Ils grimpèrent en voiture tous les deux, John se remettant au volant tandis que Dylan s'occupait de sortir de quoi manger pour John.

 « Ça doit pas valoir ceux qu'on prenait en patrouille, mais ça sera toujours meilleur que ce que tu devais avoir en prison.» dit-elle en lui tendant le hot-dog. Elle sortit également la part de tarte aux pommes pour la poser entre l'accoudoir et le frein à main, avec des serviettes. Dans le porte-gobelet, elle inséra une canette pour O'Neil. « Et voilà. J'ai une cargaison de twinkies aussi, au cas où.»

Quant à elle, finalement, elle n'avait plus trop le cœur à manger son burrito, ses pensées retournant vers Miguel depuis qu'elle avait vu les images à la télévision. Au fond, elle espérait qu'on le retrouverait, blessé, mais vivant. Un très maigre espoir...

« Bon ! Où va-t-on maintenant ? Tu veux passer quelque part ? Car si tu me le permets, j'ai une connaissance qui m'a demandée d'aller voir quelqu'un dans une caravane !»

Collins leva un sourcil à la fois intrigué et amusé.

« Et ta connaissance, elle ferait pas dans le proxénétisme par hasard ?» répondit-elle, un sourire mutin aux lèvres.

« Oui je sais, dit comme cela, c'est assez chelou, mais je n'en sais pas plus. »

Le sourire de Collins devient un peu plus grave et, redevenant plus sérieuse, elle reprit :

« J'aimerais qu'on passe dans le quartier de Pueblo, avant. On y avait... notre planque, Miguel et moi. J'ai des choses à régler, là-bas... D'autres à récupérer ou détruire. On pourra s'y reposer un peu... Réfléchir à la suite. Après, on pourra aller où tu veux... Tant que c'est pas stupide.» Dylan regardait par la fenêtre, les yeux dans le vague. Elle semblait loin, ailleurs, et son sourire n'était plus qu'un souvenir. Son moral allait encore jouer au yoyo... Elle sentit une boule d'angoisse se former dans son ventre, en pensant à la famille de Miguel qui gardait Charly... Elle préférait retarder ce moment...

« J'aimerais qu'on passe dans le quartier de Pueblo, avant. On y avait... notre planque, Miguel et moi. J'ai des choses à régler, là-bas... D'autres à récupérer ou détruire. On pourra s'y reposer un peu... Réfléchir à la suite. Après, on pourra aller où tu veux... Tant que c'est pas stupide.»

John ne voyait pas le visage de Dylan mais il comprit, il sentit la tristesse émanent d'elle. Il lui dit juste calmement "Si tu as besoin de parler je suis là maintenant."

Le voyage jusqu’à Los Angeles c'était passé dans le plus grand calme. John avait enfin manger quelque chose de vrai, de bon,... Depuis presque 1 ans il n'avait jamais manger quelque chose d'aussi bon. Mais la cerise sur le gâteau était la part de tarte aux pommes... Il avait béni Dylan, en goutant la première part "C'est cela la liberté... Je t'aime tellement..." Il lui avait encore fait lâcher un rire.

"Bah voila! Bon on a encore un peu de temps avant d'arriver à Los Angeles. On joue à jeu? Je te pose une question, tu réponds et après tu m'en pose une, ect ect."

« Comment t’as réussi à avoir ce téléphone ? ...Tu as fait du sport là-bas ?... J’ai remarqué, un peu..
Hey arnaqueur en plus, c'était à toi de me poser une question puis à mon tour ! »

"Hé, mais tu commences déjà à tricher ? Deux questions au lieu d'une?" John pris une grande inspiration
"Le tél j'ai du faire quelque chose de pas très jolie... Un service en vaux un autre...Et aider un flic en prison coute cher! Et oui j'ai fait beaucoup de Muscu, en isolation je n'avais que cela à faire... Je ne pensais pas prendre autant... Mon t-shirt est beaucoup trop collant maintenant... Sinon j'avais besoin de faire du sport pour ne pas penser à quelque chose... et aussi pour ma survie... J'ai fracassé pas mal de connard pour ne pas crever au détour d'un couloir."

Tricher ? Jamais... simplement, elle n’avait pas su quelle question choisir...

« J’ai bien le droit à ça : j’ai trouvé de la tarte aux pommes !» elle sourit et l’écoute : « Je vois... » acquiesce t elle simplement a la première réponse concernant le téléphone, sans vouloir lui donner l’impression qu’elle s’imagine quoique ce soit. Elle veut lui laisser du temps parce qu’elle se doute que ses conditions la bas devaient être difficiles... concernant la muscu elle esquisse un sourire en lui coulant un regard :

« C’est sûr que ton t-shirt taille 14 ans a un peu de mal à contenir tout cet ego... » lui lance-t elle d’un air complice, une petite pique pour s’amuser. Elle regarde un peu la route :

« Je vois ce que tu veux dire... j’en avais besoin aussi. En tout cas, j’apprécie... que tu ne sois pas mort au détour d’un couloir. » elle conclut d’un sourire en coin.

"Et pareil je voulais te retrouver en forme...Bon à moi... Pourquoi tu n'aimes pas que je t'appelle fillette ou gamine ? "

Elle hausse les sourcils :

« Vraiment ? J’ai besoin d’expliquer en quoi c’est dégradant ? »

Elle soupire un peu mais elle consent à jouer le jeu, préférant regarder a l’extérieur la route défiler :

« Je suis une femme flic, John, y’a des obstacles, des difficultés que t’as pas vécu en tant qu’homme, et que tu rencontreras jamais. Je suis pas arrivée au COPS du jour au lendemain au piston, avec Pitbull, tu sais... » elle hausse les épaules « Alors je pense que ça me fait vriller parce que ça me rappelle toute cette période désagréable où on me cataloguait, y compris mon vieux. »

"Sauf que je te vois comme mon égal depuis le 1er jour... Même après le coup du parking! Non il faut seulement te dire que pour moi c'est juste affectueux et que si je t'appelle fillette ou gamine c'est juste pour te faire réagir comme tu sais si bien le faire. Arrête de regarder et de penser par le regard des autres Dylan, regarde-moi! On me catalogue comme un mec qui fonce, sort son flingue et tire... Mais je réfléchi, j'analyse la situation... Perso je m'en branle de ce que pense les autres. On peut me trouver bête, stupide... Je sais pourquoi je suis ici et j'emmerde ceux qui remette cela en cause. Tu devrais essayer."

Son visage se fend d’un sourire et elle observe John en l’écoutant, silencieusement. Son égal. Probablement, oui, elle n’avait pas le souvenir qu’il ait déjà remis en doute ses compétences de flics par un mansplaining maladroit et insultant... Non... il aimait simplement la faire gueuler et ça elle l’avait déjà deviné... Ce qu’elle ne comprenait pas en revanche c’était pourquoi. Elle hoche négativement la tête en haussant les épaules :

« Je me fous de ce que les autres pensent de moi. J’ai jamais réussi à briller aux yeux de la seule personne qui... ça n’a pas d’importance. Je suis comme ça c’est tout... Je pars en croisade contre tout ce qui est censé me rendre faible. » Après un petit silence elle reprend « Je sais que venant de ta part, c’est pas une insulte... enfin que c’est pas sérieux... En tout cas, si ça l’est, t’as un sérieux problème de pédophilie... » lui dit elle avec un sourire taquin, en se mordillant un peu la lèvre, joueuse.

Elle appréciait beaucoup l’estime qu’il avait pour elle. Peut-être qu’un jour elle lui parlerait plus ouvertement de la clé de voûte de toute sa personnalité et de tout ses complexes, mais pour l’instant, elle se contenterait de son estime à lui...

« A mon tour donc... Pourquoi tu as été en isolement ? C’était disciplinaire ou...? »

"Ah je l'attendais cette question! Bon bah pour faire simple je travaille pour les services secrets californien... Quatre jours avant mon jugement ils m'ont proposé un deal, je l'ai accepté! Contre toutes les charges misent sur moi, ils allaient vous protéger, le COPS, mes amis et toi! Mon seul moyen en rentré en contact avec eux était d'entrer en isolement en insultant un garde ou en cognant un détenu. Un de mes anciens hommes que je pensais avoir tué pendant la mission: Butcher était toujours en vie et les agents pensaient qu'il était derrière tout cela ou du moins lier. Après mon enquête je pense que non Butcher n'est plus derrière et qu'il est considéré comme agent "mort" pour les américains. Les deux derniers mois ont été un enfer pour moi, les conditions ont changé et les agents ne pouvaient plus me protéger. L'agent en charge de me surveiller m'a un jour prévenu que les conditions changeaient vis à vis de moi, je me suis retrouvé seul, chaque jour était une épreuve de survie... Je suis passé près de la mort assez souvent! J'ai des souvenirs en plus sur ma peau! J'ai passé un mois sans voir une seule personne. Mais l'agent du gouvernement lors de sa dernière visite m'a laissé une carte de visite: une caravane près d'un dîner en plein désert. C'est pour cela qu'on doit aller là bas le plus tôt possible. Je suis désolé de ne pas te l'avoir dit plutôt, mais votre protection passait par mon silence."

Collins ouvrait des yeux un peu ronds de surprise mais rapidement, puis elle fronça carrément les sourcils, se préparant à lui administrer un petit coup mais il lui rappela qu’il était au volant...

« Tu m’énerve ! T’en as encore beaucoup des trucs comme ça que j’ignore ?! »

Le simple fait de se dire qu’il avait risqué sa vie pour les mettre en sécurité, tous mais surtout elle la rendait presque furieuse.

« Et pendant tout ce temps moi, j’étais... loin ! J’aurai peut-être pu faire quelque chose !... »

Elle soupire un peu : en toute franchise, elle n’aurait probablement rien pu faire sans se mouiller au point de se mettre en danger... ça ne l’effrayait pas, mais saboter tout ce qu’il avait mis du temps à mettre en place, ça, ça aurait été du gâchis et vraiment stupide. D’une voix plus basse, elle marmonne :

« Merci d’avoir quand même tenu ta promesse... »

Celle de ne pas mourir... elle lui coula un petit regard peiné et à la fois curieux et inquiet : qu’avait il pu subir ? Comment faisait-il pour ne pas être tout simplement brisé ? Quelle force l’avait habité pour faire de lui cet être qui lui semblait invincible...

Très égoïstement et injustement, Dylan se fichait de ce qu’il avait pu faire pour survivre, mais elle pouvait imaginer que ces choix revenaient le hanter, et que probablement il n’oublierait jamais ce qu’il avait été contraint de faire et qu’elle préférait ignorer pour l’heure... Sa main se montra hésitante et ses doigts vinrent finalement effleurer ceux de John sur le pommeau de vitesse. Elle voulait qu’il comprenne qu’elle ne le jugerait pas et qu’elle serait là pour l’épauler... Qu’il n’était plus seul.

« Hmm je crois pas que ça existe. » répondait elle dans un sourire.

Ah, une question plus intime... Elle se fait subitement plus distante physiquement, en haussant les épaules.

« Tu parles d’une relation de couple ? C’est compliqué... J’ai eu des ... partenaires, mais je n’ai jamais voulu rendre ça suffisamment sérieux pour continuer de se voir, faire une coloc, tout ça... Je... j’ai eu une relation qui s’est mal soldée au lycée et depuis j’ai eu une vie trop compliquée pour m’engager... Les personnes qui partagent ma vie, ce sont mes collègues et mon oncle... et ah si... cet ex-taulard sexy avec son t-shirt trop petit... Lui, je lui confierai ma vie les yeux fermés. »

John avait toujours les yeux sur la route, mais il sentie le bout des doigts de Dylan l'effleurer. De plus, son compliment l'avait fait légèrement rougir.

"Et dit moi! Cet ex taulard il a quoi de plus que les autres ? mises à part ses muscles un peu trop voyant ? Que penses tu vraiment de lui? Oui je pose une deuxième question comme toi au début!"

Un léger rire s’échappa d’entre les lèvres de la rouquine.

« Et ça me traite de tricheuse... Hm... c’est pas loyal comme question ça... »

Elle soupire, le sourire aux lèvres, et semble chercher ses mots.

« C’est pas facile... Il a une tête à claques doublée d’une gueule d’ange, un charisme étrange... Il a le don de me rendre furieuse, mais c’est justement parce qu’il me connaît de mieux en mieux... Avec lui je peux être moi-même, et je n’ai pas la pression de devoir ressembler à quelqu’un d’autre, que je ne suis pas... devant lui... je peux me montrer vulnérable parce que, j’ai confiance en lui. Il est fort, impulsif, intense... Entier. Il faut les choses avec ses tripes et son cœur... Il est parfois con, les gens pensent qu’il est idiot, mais je crois que c’est sa manière de m’arracher coûte que coûte un sourire... et il m’inspire... par sa détermination, sa force de caractère son intuition... son invulnérabilité... »

Elle se mordille la lèvre.

John ne disait plus rien, il était gêné par tant de compliment... Il s'attendait encore à une énième pique de la part de Dylan. Mais non elle avait été sincère. Il n'avait envie que d'une chose...

"Pourquoi attendre, j'ai attendu 7 mois..." avait il murmuré tout en donnant un coup de volant pour se garer sur un petit parking.

"Cette fois sans gifle OK?" Ici perdu au milieu de nul part John en avait eu marre d'attendre alors qu'une si jolie femme était assise à coté de lui a le complimenté. Il embrassa Dylan avec la même intensité, passion bestial qu'en prison  et cette fois, il espérait ne pas être interrompu.